La France espère résoudre le mystère du vol Rio-Paris

Arrivés à Paris jeudi matin, conservés dans de l'eau pour éviter une oxydation trop rapide, les enregistreurs des données techniques du vol et des conversations du cockpit vont être décryptés par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA).
La lecture des données du vol Air France 447 conservées sur des cartes électroniques qu'il faudra extraire des enregistreurs prendra trois jours au moins si elles ne sont pas endommagées, a dit Jean-Paul Troadec, directeur du BEA.
On peut extraire en principe tous les paramètres de vols et entendre tout ce qui s'est dit ou passé dans le cockpit.
"Tout sera mis en oeuvre pour que notre rapport soit remis début 2012", a ajouté Jean-Paul Troadec. Le procureur adjoint de Paris Jean Quintard ne pense pas avoir de résultats avant fin 2011.
Il reste une cinquantaine de corps au fond de la mer dans l'épave de l'AF447 localisée début avril, seuls deux d'entre eux ayant été repêchés pour le moment, en plus de la cinquantaine de corps retrouvés juste après la catastrophe, a dit le magistrat.
Des analyses ADN sont actuellement tentées sur ces deux corps qui sont restés 22 mois dans l'eau mais isoler une empreinte génétique dans de telles conditions est très délicat.
"Si ces expertises échouent, il a été décidé que les autres corps ne seront pas remontés", a dit un enquêteur de la gendarmerie. Les juges d'instruction ont écrit aux familles de victimes pour les informer de cette décision.
Il y avait dans l'avion des passagers de 32 nationalités, dont 72 Français et 59 Brésiliens. Certaines familles souhaitent que les corps soient remontés mais pas d'autres. Il y a environ 2.500 parents de victimes concernés.
"Remonter ou non les corps, les identifier ou pas, dans tous les cas vous êtes traumatisés encore plus. C'est épouvantable", a dit aux journalistes Corinne Soulas, mère d'une victime.
Selon les autopsies réalisées en 2009, la mort des personnes concernées résulte de traumatismes multiples et donc du choc de l'avion avec la surface de la mer, qui s'est fait à l'horizontale, a précisé Jean Quintard.
Les boîtes noires ont été repêchées début mai par 3.900 mètres de fond au large du Brésil, parmi les restes de l'Airbus A330 tombé dans l'Atlantique pour des raisons inconnues. L'épave a été découverte en avril lors d'une cinquième phase de ces recherches qui ont coûté au total plus de 35 millions d'euros.
De très nombreuses autres pièces ont été repêchées aussi, notamment les deux moteurs de l'avion, des calculateurs, les sièges des pilotes, des sièges de plusieurs parties de la cabine, des morceaux du cockpit et des enregistreurs de maintenance qui pourront compléter les "boîtes noires" si leur analyse fait défaut, a dit Jean-Paul Troadec.
Deux experts judiciaires indépendants assisteront à tous les travaux, a dit Jean Quintard. La cockpit lui-même devait être remonté ce jeudi par le bateau "Ile de Sein".
Les opérations se poursuivent pour repêcher d'autres éléments de l'appareil.
Un problème des sondes de mesure de vitesse de type Pitot, fabriquées par Thales, qui équipaient les A330 et A340, a été avancé comme une cause possible. Les sondes Pitot de l'épave pourraient être remontées ultérieurement.
Fait connu avant l'accident, ces petits tubes placés à l'avant de l'appareil givraient à haute altitude et les Pitot ont été remplacées par d'autres sondes sur toute la flotte après l'accident. Le BEA pense cependant que cette défaillance, si elle est confirmée, ne suffit pas à expliquer l'accident.
La réponse au mystère de cette catastrophe comporte des enjeux judiciaires et industriels. Le constructeur Airbus et la compagnie Air France ont été mis en examen mi-mars pour "homicides involontaires".
Les deux sociétés ont protesté et expliqué qu'il n'y avait aucune raison de les incriminer tant qu'on ne connaissait pas avec précision les causes de l'accident.

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